"Entrevoir", exposition de Robert Cahen au Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
Le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg accueille du 15 mars au 11 mai 2014 une exposition entièrement dédiée aux travaux de Robert Cahen.
Dans l'histoire de l'art vidéo, Robert Cahen fait figure de pionnier et crée, depuis quarante ans, une œuvre poétique nourrie de thématiques universelles – le voyage, la rencontre, la mort, …. –, caractérisée par un travail sur la texture et le rythme des images. Cette recherche plastique trouve son origine dans son expérience initiale de compositeur au sein du Groupe de Recherches Musicales (GRM) et dans la transposition du langage de la musique concrète vers la vidéo que l'on décèle notamment dans le recours aux effets d'oscillations, de surimpressions, de ralenti, de glissements et de rémanences des images.
Grâce à de nombreux workshops, résidences et festivals internationaux, l'œuvre de Robert Cahen est reconnue dans le monde entier et il est l'un des artistes vidéo français les plus exposés à l'étranger.
Cette exposition où dominent les installations – parmi lesquelles L'Entre produite en 2014 par le MAMCS – est cependant la première, depuis près de vingt ans, qui lui est consacrée en France. Il ne s'agit pas d'une rétrospective mais bien plutôt d'un parcours à travers un ensemble d'œuvres qui, de L'Entr'aperçu (1980) à Françoise endormie (2014), traduit une appréhension singulière du monde
marquée par l'entrevoir.
L' "entrevoir" recouvre ici une triple acception : d'abord, ce qui se joue entre les images ; puis, l'entre-temps spécifique au processus mémoriel ; enfin, la question du voir entre, c'est-à-dire du dialogue qui se noue entre les personnes filmées et le spectateur.
Les installations – parmi lesquelles L'Entre produite en 2013 par le MAMCS – sont au cœur de l'exposition, et dans les seize œuvres qui composent le parcours, l'auteur explore l'image même, son espace, son mouvement, sa construction entre apparition et disparition.
"Entre voir" s'entend alors comme une invitation à discerner en dépit du prosaïsme des images actuelles un réel sublimé.